Session Overview |
Tuesday, June 04 |
14:00 |
Perspectives de recherche sur la violence conjugale chez des couples vieillissants : regards croisés entre la Suisse et le Québec
* Mélisa Audet, Centre collégial d'expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville, Canada * Marie-Ève Bédard, Centre collégial d'expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville, Canada * Delphine Roulet Schwab, Haute Ecole de la Santé La Source (HES-SO), Switzerland La violence conjugale est reconnue dans bon nombre de pays occidentaux comme un enjeu social important nécessitant une prise en charge soutenue. Les situations de violence conjugale sont caractérisées par une pluralité de représentations au sein de différents groupes sociaux [1]. Or, ces dynamiques demeurent sous-investiguées chez les personnes ainées. Les services actuellement disponibles rejoignent moins bien les personnes ainées [2,3,4]. De ce fait, celles-ci éprouvent des difficultés à reconnaitre et dénoncer la violence subie, de même qu’à demander de l’aide. Considérant la pertinence sociale de renforcer le dialogue sur cette thématique au sein des cercles scientifiques et professionnels en vieillissement, ce symposium souhaite mettre lumière deux initiatives de recherche du Québec et de la Suisse sur les questions liées aux dynamiques de violence conjugale chez les couples ainés. Dans un premier temps, la présentation des projets de recherche réalisés sur ces deux territoires illustrera l’état des connaissances actuel, les objectifs visés, les partenariats engagés ainsi que les stratégies méthodologiques préconisées. Une présentation des faits saillants des résultats permettra de discuter de dimensions particulières de la violence conjugale liée au vieillissement, notamment de l’impact des transitions de vie et de certains facteurs de risque individuels et contextuels. Une deuxième partie mettra l’accent sur la présentation des outils de sensibilisation et d’interventions ayant été codéveloppés et évalués avec des intervenants de terrain et des personnes ainées à travers les deux démarches de recherche afin que ces derniers soient adaptés à leurs besoins et réalités. Finalement, un croisement des perspectives permettra de discuter des défis et enjeux inhérents à la violence conjugale lors du vieillissement. Divers points de convergence entre les expériences suisse et québécoise et les particularités de chaque territoire seront discutés. |
14:00 |
Violence de couple chez les seniors en Suisse : améliorer l'accès aux ressources d'aide
* Delphine Roulet Schwab, Institut et Haute Ecole de la Santé La Source HES-SO / senior-lab, Switzerland Conduite par la Haute Ecole de la Santé La Source (HES-SO), le senior-lab et le Centre de compétence national Vieillesse sans Violence, cette recherche appliquée part du double constat que les aîné·e·s sont invisibles lorsque l’on parle de violence de couple et que les services d’aide en cas de violence (centres d’aide aux victimes, police, etc.) sont très peu utilisés par les seniors en Suisse. Ce projet national vise à améliorer la prévention de la violence de couple chez les aîné·e·s et l’accès aux ressources d’aide par : 1) une meilleure compréhension de ces situations et de la collaboration entre les réseaux en lien avec le vieillissement et les violences domestiques, et 2) la réalisation et la diffusion de matériel de sensibilisation. Pour cela, une quarantaine d’entretiens semi-structurés et des focus groups ont été réalisés en 2022-2023 avec des professionnel·le·s dans toute la Suisse. Une quarantaine d’entretiens ont été conduits avec des aîné·e·s, dont une dizaine d’ex-victimes de violence de couple, seniors au moment des faits. Du matériel de sensibilisation en français, en allemand et en italien (flyer, affiche, capsules vidéo, manuel pour les professionnel·le·s) a été développé de manière participative. Il est diffusé depuis décembre 2023 dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation. L’analyse montre que la dynamique de la violence de couple chez les seniors est en grande partie similaire à celle des couples plus jeunes (omniprésence de la violence psychologique et du contrôle coercitif, souvent accompagnée de violences physiques et sexuelles). Le passage à la retraite joue un rôle décisif. Les problèmes liés à l’avancée en âge (p.ex. mobilité réduite, dépendance envers le·la partenaire dans la vie quotidienne), la honte, la méconnaissance des possibilités d’aide et leur non-adaptation aux besoins des aîné·e·s, la peur des conséquences et les normes générationnelles se surajoutent à la violence et complexifient l’accès aux ressources d’aide. |
14:20 |
Violence conjugale chez les personnes aînées en période de confinement : renforcer le sentiment de sécurité par une meilleure compréhension de ces situations et la réalisation de capsules vidéo de sensibilisation
* Mélisa Audet, Centre collégial d'expertise en gerontologie du Cégep de Drummondville, Canada * Marie-Ève Bédard, Centre collégial d'expertise en gerontologie du Cégep de Drummondville, Canada Carmen Lemelin, Centre collégial d'expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville, Canada La violence conjugale n’arrête pas à l’âge de la retraite. En période de confinement, tel que lors de la pandémie de COVID-19, la violence conjugale chez les personnes aînées (VCA) peut être exacerbée, notamment en raison d’un isolement social accru. Les personnes aînées éprouvent des difficultés à dénoncer la VCA vécue et à demander de l’aide pour différentes raisons dont: un sentiment de culpabilité, des valeurs liées à l’union conjugale, une méconnaissance des services et l’impossibilité de quitter le domicile. S’il est souvent fait mention des femmes et des enfants dans les recherches et médias, la VCA demeure invisible. Le but de cette recherche-action était de prévenir et contrer la VCA à domicile en période de confinement par une meilleure compréhension de ces situations et la réalisation, la diffusion et l’évaluation de capsules vidéo de sensibilisation. Cinq objectifs étaient visés: 1) identifier et mieux comprendre les situations de VCA ; 2) identifier des interventions visant à les prévenir et à les contrer ; 3) réaliser des capsules vidéo de sensibilisation ; 4) diffuser les capsules auprès des PA québécoises ; 5) évaluer les capsules, leur diffusion et leurs effets. Les capsules ont été élaborées à partir de 14entrevues auprès d’intervenants en VC et d’écrits recensés et reflètent une diversité de situations de VCA, ainsi que des interventions réalisées pour les prévenir et contrer. Des PA et des intervenants en VC ont été impliqués tout au long du processus de cocréation. À travers diverses activités de transfert de connaissances, ces capsules vidéo aideront les PA et leur entourage à mieux repérer les situations de VC et à intervenir pour y mettre fin et éviter qu’elles se reproduisent. |