Session Overview |
Thursday, June 06 |
10:30 |
Sphères factorielles théoriques et factuelles du vieillissement différentiel au Canada : L'impact des facteurs socio-écologiques
* Boniface Bahi, University of Alberta, Canada L’humain naît, croît, vieillit et meurt mais, il y a la manière de le devenir. Ce n’est pas un absolu que de devenir nécessairement sourd, aveugle, paralysé, voire sans autonomie, en vieillissant. Les individus et groupes, ne vieillissent pas tous au même rythme. Certains s’usent beaucoup plus rapidement, malmenés ou non par la vie, et, d’autres semblent avoir la partie plus facile car ils vieillissent bien moins rapidement que les autres. C’est le vieillissement différentiel. En fait, il n’y a pas qu’un seul vieillissement différentiel car chacun de nos systèmes s’use, mais tous ne s’usent pas nécessairement au même rythme, les uns, les autres. C’est pour cela qu’on peut parler des vieillissements différentiels. Notre étude sur la variation biologique et environnement socioculturel dans la grande région de Winnipeg, en contexte canadien, révèle l’importance de la sphère de causalité multiforme que constituent les facteurs socio-écologiques dans le vieillissement différentiel. Cette sphère qui est à hauteur de 50%, se combine aux autres, de services de santé (25%), du bagage génétique (15%) et du milieu physique de vie (10%). En tenant compte de la littérature sur cet enjeu relativement aux 20 facteurs biologiques (pouls, tensions, vision, audio…etc) généralement, pris en référence, cette proposition de communication repose plus sur une analyse des ressemblances qu’une mise en tension des âges chronologique et physiologique que nous saisissons à travers la littérature, pour traiter du sur-vieillissement et du sous-vieillissement. C’est la ressemblance avec des individus du même sexe ayant "x" années de plus ou moins que soi. Cette ressemblance s’accompagne d’entrevues semi-ouvertes dans la tranche d’âges de 20 à 65, pour identifier des déterminants sociaux de santé (revenu, emploi, éducation, environnement physique, habitudes de vie, accès aux services de santé, projet initial de vie et sa gestion). Notre contribution tient au fait qu’aucun individu n’est jamais totalement ajusté à ses aspirations ou projet initial de vie et qu’il y a, souvent, un écart entre les aspirations et leur niveau concret de réalisation. La gestion positive de cet écart ou deuil social par une inventivité de correction, raccorde plus l’individu à la vie qu’un état de passivité face à ce deuil social. |
11:10 |
La résilience des aines pendant la première vague de la pandémie de COVID-19: une étude photovoix
* Julie Karmann, UdeM - Qollab, Canada En quelques jours la pandémie de COVID-19 a redessiné nos villes et leurs usages. La voiture n’est plus utile, les commerces sont à l’arrêt, les bureaux se vident. De tels changements physiques sont doublés de bouleversements sociaux, en particulier pour les ainés. Indésirable, voir interdite, sur l’espace public, la personne ainée doit désormais composer non seulement avec la menace permanente d’une infection fatale par le COVID mais aussi avec les nombreuses règles qui prévalent – dont certaines la ciblant spécifiquement. Dans un tel contexte, il était à craindre une recrudescence de problèmes de santé mentale chez cette population. Les données montrent toutefois que les ainés ont su, mieux que tout autre segment de la population, s’adapter. Ce travail explore les stratégies de résilience des ainés québécois dans le contexte de la première vague de pandémie de COVID-19. 26 aines issus de l’ensemble du territoire québécois, âges de 60 à 81 ans ont pris part à la recherche. L’étude s’appuie sur la méthode du Photovoix. En tant que méthode participative et adaptée à l’exploration de thèmes sensibles, le Photovoix a permis, le temps de la recherche, de rompre l’isolement des ainés et faire entendre leur voix. Les résultats, révèlent que la résilience des ainés s’est articulée en trois temps : a) prendre de la distance; b) reprendre ses marques grâce aux routines; c) grandir grâce aux nouvelles opportunités. Prendre de la distance a consisté à limiter son exposition aux médias, à réajuster sa vision de la pandémie et à voyager. Pour reprendre leurs marques, les participants ont mis en place de nouvelles routines alliant activité physique, temps sociaux et temps de plaisir. Pour grandir avec la pandémie, les participants ont adopté des comportements proactifs, pratiqué l’autocompassion et profité de cette période pour faire le point sur leur vie. Nombreuses de ces stratégies prennent à leur tour appui sur des motifs urbains pouvant être qualifiés de « motifs urbains résilients » : les espaces verts, la marchabilité, les bibliothèques, l’infrastructure numérique, les places publiques ou encore les commerces de bouches, autant de repères de résilience. Ces résultats contribuent à éclairer notre connaissance relative à l’adaptation de la population des ainés face à ce qui peut être qualifié de changement urbain rapide et global ainsi qu’à une infrastructure de résilience urbaine soutenant cette adaptation. Au-delà, ils réinterrogent le droit à la ville et la place à donner aux ainés dans l’espace public généralement, par temps de crise, et au-delà. |
11:30 |
Les droits à l'accès aux soins des personnes âgées à l'épreuve de la Covid-19 dans les services de santé au Burkina Faso : contraintes organisationnelles ou âgisme ?
À venir |