Session Overview |
Tuesday, June 04 |
11:00 |
Où habiter à partir de la retraite ? Etude sur les dilemmes de logement des femmes baby-boomers vivant seules
* Maria Grazia Bedin, Institut et Haute Ecole de la santé La Source, Switzerland Marion Droz-Mendelzweig, Institut et Haute Ecole de la santé La Source La réticence à anticiper une situation qui ne permettrait plus de conserver son ancien logement résulte souvent en une "mobilité contrainte" vers un habitat spécifique pour seniors. Favoriser une "mobilité choisie", demande à chacun-e d’adopter une posture réflexive et préventive tant qu’une marge de manœuvre est encore disponible. Les baby-boomers, particulièrement les femmes vivant seules (FBBS), appartiennent à cette couche de population appelée à prendre en mains leur vieillissement. Toutefois, ces mêmes personnes sont aussi bien souvent limitées dans leurs choix pour la retraite par la faiblesse de leurs revenus. Notre étude s’est penchée sur les dilemmes de logement des FBBS, en questionnant leurs ressources et souhaits. Parallèlement, nous avons rencontré des responsables communaux des affaires sociales et de logement afin de connaître les projets des politiques publiques en matière de logement adaptés à ce groupe démographique. Nos résultats mettent en évidence un fort engagement en faveur de logements à prix abordables, pérennes et socialement intégrés. Le modèle d’habitat en coopérative intergénérationnelle séduit un grand nombre des participantes à l’étude. Outre le contrôle sur le prix du logement et la mise à l’abri contre les régies tyranniques, les points forts des coopératives sont le rempart contre la solitude grâce à l'interaction sociale, l'entraide et le côtoiement de différentes générations. En favorisant le vieillissement actif et en encourageant une société plus inclusive, les coopératives d'habitants intergénérationnelles répondraient aux aspirations des FBBS, tout en contribuant à la création de communautés plus résilientes et solidaires. Une bonne connaissance des préférences, des problèmes et des défis liés à la situation de logement des FBBS est essentielle pour renforcer l’orientation sociale de la gouvernance des politiques publiques en matière de logement. |
11:20 |
Age and Social Quality Variations in Mental Health Before and During COVID-19 pandemic: Results from a Participatory Action Research in Switzerland
* Cecilia Delgado Villanueva, Université de Lausanne, Switzerland Abstract: Burgeoning evidence suggests that the COVID-19 pandemic has significantly affected mental health worldwide. However, its effects on distinct age groups and the potential protective social factors that may have helped mitigate these impacts remain understudied. This study, conducted within the framework of the Cause Commune project, a Participatory Action Research (PAR) initiative aimed at improving social quality and overall health in a Swiss municipality, explores the relationship between social quality indicators and mental health across various age groups of inhabitants, both before and during the COVID-19 pandemic. Data were analyzed from adults participating in waves 1 and 2 of the longitudinal survey “Vivre à Chavannes-près-Renens,” who provided data before (2019) and during the first year (2021) of the pandemic. Linear mixed models were employed to examine the impact of social quality indicators on health outcomes across the two time points and three age groups (18-25, 26-55, 56+), accounting for time, age, and their interaction with social quality indicators and individual variations. While no significant changes in mental health scores were observed across the general population before and during the first year of the pandemic, a nuanced analysis across age groups revealed a significant decline in mental health scores among the younger group (aged 18-25) during the first year of the pandemic. Furthermore, social quality factors such as economic security and empowerment emerged as crucial protective elements against this decline. These findings may offer valuable guidance for researchers and policymakers, facilitating the development of tailored interventions that take into account the impacts of social quality factors in safeguarding mental well-being, especially among vulnerable age groups during times of crisis. |
11:40 |
Une mutation de la politique senior induite par la crise sanitaire
* Anne-Valérie Demenus, Eurometropole de Strasbourg, France * Christophe Humbert, PS institut, France Le confinement a eu pour effet de mettre en lumière les vulnérabilités induites par l’isolement, et l’importance de soutenir et d’accompagner plus fortement des actions de repérage et d’accompagnement précoce dans une optique de prévention de la perte d’autonomie. La Ville de Strasbourg et ses partenaires ont bouleversé leurs pratiques pour répondre aux besoins formulés de manière plus prégnante par les personnes âgées, du fait des mesures imposées pour faire face à la crise sanitaire. Ces interventions ont permis d’identifier de nouveaux besoins, de comprendre les attentes, mais aussi de prendre la mesure de la détresse psychologique et sociale, de certaines personnes nécessitant des accompagnements plus réguliers, identifiés par les professionnels compétents. Les structures socioculturelles ont dû repenser leur modalités d’intervention qui, pour certaines d’entre elles, les ont amenées à agir « hors les murs » dans le cadre d’actions de solidarité de voisinage ou d’animations en pied d’immeuble. Ceci a permis d’identifier de nouveaux publics. Ces structures ont ainsi ré-apprivoisé la mission, délaissée depuis plusieurs années, consistant à aller vers les publics ciblés. Depuis, l’enjeu consiste à pérenniser ces mesures déployées à titre exceptionnel en période de crise, afin de repérer, assurer une veille tout au long de l’année à titre préventif, comprendre les besoins et adapter les réponses en les individualisant, créer et animer un maillage territorial pour travailler en réseau et co-construire des actions pertinentes. |
12:00 |
L'évolution socialement différenciée du sentiment de solitude des retraités européens au fil de l'avancée en âge
* Raphaël Dhuot, CNAV, France L’avancée en âge accroit la probabilité d’être et de se sentir isolé, qui renvoie à des enjeux majeurs de santé publique. L’isolement relationnel tout comme le sentiment de solitude sont très associés à différentes formes de précarités sociales ; résider sur un territoire économiquement défavorisé, avoir des revenus modestes ou un faible niveau de diplôme augmentent la probabilité d’être isolé et diminuent la participation sociale. Bien que les deux phénomènes demeurent étroitement liés, le manque d’interactions sociales n’engendre pas le même sentiment de solitude selon les origines nationales des individus : les européens du sud semblant avoir des attentes spécifiques en matière de cohabitation et solidarités intergénérationnelles. Se pose alors la question des conditions d’évolution du sentiment de solitude, et de la possibilité de sa réduction, au fil du vieillissement. Au moyen des données d’une grande enquête longitudinale – Survey on Helath Ageing and Retirement in Europe (SHARE) – nous analysons les effets socialement contrastés des pertes de contacts (veuvage, séparation, éloignement des proches, arrêt des activités socioculturelles) sur le sentiment de solitude. Grâce à des méthodes de régression contrôlant l’hétérogénéité inter-individuelle, nous explicitons l’évolution du sentiment de solitude des individus de 60 ans et plus, en fonction de l’évolution de leur isolement social objectivé par la situation familiale (présence d’un conjoint, nombre d’enfants), la qualité autoévaluée et la fréquence des contacts avec les enfants et les proches, ainsi que la participation à des activités socioculturelles impliquant des interactions sociales. Nous montrons que l’évolution de l’isolement ne produit pas les mêmes effets sur le sentiment de solitude selon les caractéristiques sociales des individus, certaines de leurs pratiques culturelles et leur pays de résidence. Notamment, l’avancée en âge comme les séparations induisent moins fréquemment un accroissement de la solitude pour les femmes que pour les hommes ; l’éloignement des enfants accroit davantage la solitude en Espagne. Par contraste avec des approches qui tendraient à linéariser les trajectoires de vieillissement, cette recherche contribue à expliciter comment le sentiment de solitude évolue au fil de l’avancée en âge et selon les ressources des individus. |