Session Overview |
Tuesday, June 04 |
11:00 |
Le transfert de connaissances pour engager les milieux de recherche et les OBNL dans les transformations sociales et spatiales
* Julie Fortier, UQTR, Canada * Julie Castonguay, Centre collégial dexpertise en gérontologie (CCEG | CCTT) du Cégep de Drummondville, Canada Caroline Pelletier, Centre collégial dexpertise en gérontologie (CCEG | CCTT) du Cégep de Drummondville, Canada Esther Djossa, UQTR, Canada Helène Carbonneau, UQTR, Canada Valérie Poulin, UQTR, Canada Ginette Aubin, UQTR, Canada André Tourigny, Université Laval, Canada Mario Paris, Université de Moncton, Canada Pier-Luc Turcotte, Université d'Ottawa, Canada Andrée Sévigny, Centre collégial dexpertise en gérontologie (CCEG | CCTT) du Cégep de Drummondville, Canada L’existence d’un lien étroit entre les chercheurs et les organismes à but non lucratif (OBNL) permet de développer des connaissances adaptées aux publics ciblés en privilégiant un échange pluridirectionnel entre les milieux (de recherche et les OBNL) et en mettant l’accent sur l’appropriation des connaissances par les personnes utilisatrices, soit le processus de transfert des connaissances (TC). Ce processus peut être entravé par diverses barrières individuelles, organisationnelles, technologiques (Harvey, 2010), ou favorisé en priorisant le TC; en implantant une culture de partage; et en favorisant le réseautage et l’intensification des interactions (Raymond, 2009; Lemire et al., 2009). Cette communication présentera les résultats d’une recherche qualitative exploratoire qui s’appuie sur le cadre conceptuel du TC de Lemire, Souffez et Laurendeau (2009). Elle vise à: 1) mieux comprendre le processus de TC afin de favoriser son déploiement entre les milieux de recherche et des OBNL œuvrant auprès de personnes aînées des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches; 2)identifier les enjeux derrière la transmission des connaissances afin de mieux promouvoir le TC entre ces milieux; 3) identifier les conditions favorables et les barrières au TC entre ces milieux; 4)identifier les initiatives numériques visant à favoriser le TC entre ces milieux. Douze communications présentées lors d’un colloque sur le thème du TC, au 90e Congrès de l’ACFAS, ont été analysées à l’aide d’une grille d’analyse objective. Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été effectuées auprès de 5 directeurs/coordonnateurs et de 6 personnes travaillant en recherche. Ces données ont été analysées suivant une analyse qualitative de contenu thématique mixte. Les participants des OBNL interrogés définissent le TC en fonction de leurs expériences et de leurs pratiques alors que les chercheurs s’appuient sur des écrits scientifiques. Il en découle une divergence dans la compréhension du processus de TC et les étapes du processus qui sont en inadéquation avec celles du cadre de Lemire et al. (2009). Afin d’optimiser le TC, il est nécessaire de mieux comprendre le processus, sesconditions favorables et ses barrières ainsi que les enjeux derrière la transmission des connaissances. Dagenais, C., & Ridde, V. (2020). Le transfert des connaissances scientifiques, « c’est bien, mais c’est pas encore arrivé… ». Revue francophone de recherche sur le transfert et l’utilisation des connaissances, 4 (1), 1-4. Harvey, J.-F. (2010). Comment favoriser le partage des connaissances? Le cas des communautés de pratique pilotées. Gestion, 35 (4), 73-80. Lemire, N., Souffez, K., & Laurendeau, M.-C. (2009). Animer un processus de transfert des connaissances : Bilan des connaissances et outil d'animation. Québec: INSPQ. Raymond, L. (2009). Coffre à outils sur le transfert des connaissances. Une approche proactive. Laboratoire de recherche sur la dynamique du transfert des connaissances (LRTDC), Université de Sherbrooke. |
11:20 |
Le cas de Bien vieillir chez soi Cocagne : Récit d'un projet de recherche participative ayant donné naissance à un guichet unique de services de soutien communautaire pour vieillir chez soi en milieu rural au Nouveau-Brunswick
* Catherine Bigonnesse, University of New Brunswick, Canada Les services de soutien communautaire sont déterminants afin de permettre aux aînés de vieillir dans leur communauté d’appartenance. Dans la province du Nouveau-Brunswick, l’accès à ce genre de services demeure un défi, particulièrement pour les aînés francophones vivant en milieu rural. Cette communication présente les résultats d’une recherche participative développée en partenariat avec le Comité municipalité amie des aînés de Cocagne — un village situé dans la péninsule Acadienne — et le Centre d’études du vieillissement de l’Université de Moncton. Ce projet pilote avait pour objectif de développer, implanter et évaluer un modèle hybride novateur de guichet unique offrant des services de soutien communautaire pour vieillir chez soi dans les régions rurales. Incorporé en tant qu’organisme à but non lucratif maintenant appelé « Bien vieillir chez soi Cocagne » (BVCSC), la mission du guichet unique était de 1) promouvoir les services de soutien existants, 2) établir et travailler en partenariat avec d’autres organismes non gouvernementaux de la région afin de coordonner l’offre et la demande de services, et 3) développer et offrir de nouveaux services de soutien communautaires qui répondent aux besoins non comblés des aînés de cette communauté. La cueillette de données incluait des groupes de discussion auprès d’utilisateurs de services, des bénévoles et des acteurs impliqués dans le développement du guichet unique, des sondages auprès des membres, et plusieurs types de données administratives. Les résultats du projet pilote indiquent que le niveau de confiance des membres de BVCSC en leur capacité à vieillir chez eux a augmenté depuis leur adhésion au guichet unique et qu’ils sont très satisfaits des services reçus. Le nombre de membres a plus que doublé dans la dernière année du projet pilote et le guichet unique recevait cinq fois le volume d’appels à propos des services offerts comparé à l’année précédente. Malgré son succès, BVCSC a fait face à plusieurs défis de pérennité financière et de main-d’œuvre. Cette communication discutera des apprentissages et recommandations concernant les partenariats université-communauté, l’évaluation des besoins communautaires, la pérennité financière, les défis législatifs et organisationnels, ainsi que le rôle des gouvernements municipaux, provinciaux, et fédéraux dans le développement de tels projets. |
11:40 |
Qui sont les membres des conseils consultatifs de seniors ? Une comparaison des modalités de composition de trois conseils (France, Belgique, Allemagne)
* Marine Le Calvez, Université de Lorraine, France Nombre de dispositifs participatifs sont créés pour faire une place aux personnes aînées dans les décisions sur les transformations sociales et spatiales. Les étudier permet de s’interroger sur les réalités du pouvoir d’agir individuel et collectif des aînés (Bickel et Hugentobler 2018). Parmi ces dispositifs, les conseils de seniors peuvent jouer un rôle dans la « médiation entre les pouvoirs publics et les personnes âgées » (Argoud 2001:308) en institutionnalisant leur contribution aux processus décisionnels locaux. Au-delà de principes de fonctionnement communs, ces conseils consultatifs se différencient dans leur fonctionnement concret mais aussi dans leurs modalités de composition (type de participants, modes de désignation). Par exemple, parmi les trois conseils étudiés dans le cadre d’une thèse, un conseil (situé en France) est composé de seniors présents à titre individuel tandis que les deux autres (Belgique, Allemagne) accueillent principalement des acteurs collectifs, aînés mais pas seulement. Or, dans la lignée des travaux sur l’instrumentation de l’action publique (Lascoumes et Le Galès 2005 ; Halpern, Lascoumes, et Le Galès 2014), je considère que ce choix n’est pas un simple détail technique. Définir qui peut être membre d’un conseil consiste à définir qui y a accès et peut s’y exprimer, y porter les intérêts des aînés. L’objectif de cette communication est de comprendre d’où viennent les différents types de membres mais aussi de comparer les caractéristiques sociologiques des individus : malgré des règles de composition différentes, les membres se distinguent-ils vraiment d’une ville à l’autre ? Elle se base sur des données recueillies entre 2020 et 2021 dans trois villes moyennes européennes, autant d’études de cas (Yin, 2018) : documents administratifs (règlements intérieurs et des statuts des conseils) entretiens semi-directifs (n=62), questionnaire concernant les cas français et allemands (n=48). L’analyse montre que le type de composition, qui reflète une conception de la représentation, est orienté par les objectifs poursuivis, les recommandations existantes et les modes d’intermédiation traditionnels entre citoyens et élus. Mais malgré des règles différentes, les profils de « sénateurs de la participation » (REIACTIS, 2016) sont partout surreprésentés. La différence semble alors se situer en termes de types d’organisations investies. |
12:00 |
Elaboration intergénérationnelle et participative de principes d'accompagnement des transitions de fin de vie
* Sadije Mazreku, Haute école de santé Vaud (HESAV), Switzerland Murielle Pott, Haute école de santé Vaud (HESAV), Switzerland Guillaume Roulet, Haute école de santé Vaud (HESAV) et Etablissement médico-social La Paix du Soir , Switzerland Les parcours de fin de vie des personnes âgées en situation de vulnérabilité, institutionnalisées ou en voie de l’être, sont rythmés par des transitions de différentes natures. Notre projet a pour but d’élaborer de manière participative et intergénérationnelle des principes d’accompagnement de ces transitions et de contribuer à structurer une culture de la re-capacitation dans un établissement médico-social accueillant ces personnes et des enfants en âge scolaire pour les repas (UAPE). Il est soutenu par la nouvelle stratégie vieillesse du canton de Vaud « Vieillir 2030 ». Nous avons adopté une méthode Delphi, c’est-à-dire un consensus d’expert·e·s, en l’adaptant et en mettant en place trois dispositifs pour soutenir l’expression de la parole de toutes les actrices et acteurs du lieu. 1. Le statut d’experts est reconnu à travers un savoir-faire, une expérience, voire un engagement. Les enfants sont considérés comme des citoyennes et des citoyens dont l’avis compte. Ils sont intégrés à l’ensemble de la démarche, soutenus par leurs parents et les éducatrices et éducateurs de la petite enfance. 2. Nous souhaitons créer un « espace délibératif » (Argoud, 2022, p. 126), ce qui impliquera d’encadrer le moins possible la parole des participant.e.s 3. Nous avons mis en place des groupes de pairs permettant de préparer les séances Delphi. Ces groupes permettent à des personnes peu habituées à s’exprimer en groupe et à faire valoir leur avis de se soutenir et de développer des arguments à défendre dans le groupe Delphi. Cette posture aura un impact fort sur l’avancée du projet : si le but est bien d’élaborer des principes d’accompagnement des transitions de fin de vie, le processus qui permet de l’atteindre est tout aussi important (Blok et al., 2022 ; Shura et al., 2011). Le projet a débuté en octobre 2023, nous pourrons présenter l’analyse de la mise en place du processus participatif innovant, intergénérationnel et interculturel. |