Session Overview |
Tuesday, June 04 |
14:00 |
Quel impact du label ami des aînés sur les démarches participatives menées dans les territoires français ?
* Angélique Giacomini, Réseau Francophone des Villes Amies des Aînés, France Quels sont les principaux changements observables au sein des démarches participatives menées par les Villes amies des aînés françaises depuis la mise en place du référentiel de labellisation ? Pour tenter de répondre à cette question, nous proposerons une analyse des principaux indicateurs relatifs à la consultation des aînés présents dans le LABEL AMI DES AINES. Il s'agira ainsi de mettre en lumière certaines évolutions quant à l’implication des aînés dans les politiques locales, visant une amélioration de la convivialité des environnements sociaux et bâtis à leur égard, sur la base d’une plus grande prise en compte de leur expertise d’usage. Du point de vue du nombre d’aînés consultés, de leur diversité, de leur implication durable tout au long du cycle VADA, des conséquences concrètes de leur consultation dans l’élaboration des politiques locales mais aussi des méthodes d’animation employées, le référentiel soutient en effet un certain nombre de préconisations, voire d’exigences, permettant aux territoires d’accéder à différents niveaux de labellisation. Sur la base des dossiers de labellisation soumis par une quarantaine de territoires français, nous proposerons une analyse mettant en lumière le degré d’implication des aînés dans le déploiement de la démarche VADA des collectivités auditées. |
14:20 |
Le programme Ville-amie des aînés : portrait de son déploiement au Nouveau-Brunswick
* Mario Paris, Université de Moncton, Canada Majella Simard, Université de Moncton, Canada La démarche ville-amie des aînés (VADA) promeut depuis plus de 15 ans l’engagement des actrices et des acteurs sociaux aux défis du vieillissement de la population, de même que la participation des personnes aînées dans l’amélioration de leurs conditions de vie à l’échelle locale ou régionale. Le but de notre communication est de présenter les résultats d'un questionnaire en ligne sur la démarche VADA au Nouveau-Brunswick. Le questionnaire est basé et adapté d’une enquête sur la VADA au Québec. Il regroupe 87 questions fermées (choix multiples, Likert, etc.) et vise à décrire le processus du programme VADA selon ses principales étapes (comité de pilotage, évaluation du milieu, plan d'action et mise en œuvre). Un accent a été mis sur une analyse linguistique, puisque le Nouveau-Brunswick a la particularité d’être une province bilingue. Au total, 51 personnes ont répondu au sondage entre mars et novembre 2021, dont 22 étaient directement impliquées dans le programme VADA. Au moment de l’enquête, cela représentait 81,5 % des VADA au Nouveau-Brunswick. À l’aide du logiciel JASP, des analyses descriptives et bivariées ont été réalisées. Notre communication portera sur ces résultats qui décrivent le déploiement du programme dans la province, tel que vécu par les répondants. Nous noterons les particularités du déploiement selon chaque étape du programme, entre autres en ce qui concerne les dimensions de la gouvernance collaborative. Nous terminerons par des recommandations, notamment la création d'une « communauté de pratique » pour le programme VADA au Nouveau-Brunswick. |
14:40 |
Leçons apprises à la mise en place de la démarche MADA: l'exemple de l'échec de Bathurst au Nouveau-Brunswick
* Majella Simard, Université de Moncton, Canada * Mario Paris, Université de Moncton, Canada En 2017, la ville de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, s’est engagée dans la démarche Municipalité amie des Aînés (MADA), une initiative mise en place en 2005 2007 par l’Organisation mondiale de la santé qui vise l’amélioration de la qualité de la vie des personnes âgées dans le but de favoriser un vieillissement actif et sur place. L’objectif de cette communication consiste à identifier les difficultés liées à la mise en place de la démarche qui, de toute évidence, représente un cas d’échec. Le renforcement des capacités, qui renvoie au «processus par lequel particuliers, organisations et sociétés acquièrent, accroissent et entretiennent les aptitudes requises pour se fixer leurs propres objectifs de développement et pour les atteindre» (Davis, 2008: 3), constitue le modèle théorique retenu dans la démonstration de nos résultats. Sur le plan méthodologique, notre présentation repose sur une étude de cas effectuée à partir d’entrevues semi-dirigées réalisées en 2021 auprès d’élus municipaux et d’intervenants communautaires, d’entrevues téléphoniques effectuées auprès de personnes âgées du milieu ainsi que la tenue d’un groupe de discussion auxquels ont participé 10 aînés francophones de Bathurst. Les résultats de notre étude révèlent, dans un premier temps, la méconnaissance du projet non seulement auprès des différents intervenants communautaires qui œuvrent auprès des aînés, mais aussi des personnes âgées elles-mêmes. Nos résultats mettent également en exergue des carences majeures en matière de leadership, de collaboration et de communication, lesquels ont contribué à miner la faisabilité du projet. À ces carences, les lacunes linguistiques d’un des principaux leaders du comité de pilotage, la pandémie, le découragement des bénévoles, la mauvaise circulation de l’information et des problèmes en matière d’empowerment ont occasionné un effet de démobilisation qui s’est répercuté négativement sur le renforcement des capacités des acteurs locaux. Il s’ensuit que très peu de projets à l’intention des aînés ont émané de la démarche ainsi qu’un bilan négatif de celle-ci qui est demeurée lettre morte. |
15:00 |
Villes amies des aînés et crise du logement : un très mauvais mélange. Réflexions depuis Montréal, Canada
* Julien Simard, UQAM, Canada Contexte et objectifs : Cette présentation, qui s’inscrit dans l’axe 2 du colloque RÉACTIS intitulé « Prendre place dans les changements de milieux de vie », aborde de front la contradiction entre les buts des politiques VADA-MADA et la crise du logement qui sévit présentement à Montréal, mais également dans d’autres villes occidentales vieillissantes. La précarité du logement parmi les locataires âgés à faible revenu dans les quartiers en gentrification de Montréal est un obstacle majeur à la mise en œuvre de politiques favorables aux personnes âgées basées sur le modèle de l'OMS (2007) ainsi qu’au vieillissement sur place en général. Comme l'ont montré d'autres gérontologues sociaux urbains, notamment Buffel et Philipson (2023), ces politiques publiques à l'échelle de la ville ne parviennent généralement pas à lutter contre les inégalités et les exclusions sociales. C'est précisément le cas à Montréal, où les quartiers centraux perdent chaque année des locataires âgés, en raison de déplacements directs et indirects qui affectent vivement la capacité au maintien dans les lieux des locataires. En effet, les projections démographiques de la Direction régionale de la santé publique de Montréal prévoient que les quartiers centraux montréalais seront parmi les territoires abritant les plus faibles proportions d’aînés au Québec, à l’horizon 2036. Même si les différents niveaux de gouvernement sont apparemment conscients du problème, peu de politiques publiques efficaces sont mises en place pour favoriser le vieillissement sur place dans le marché locatif privé et encore moins au niveau municipal, celui de MADA-VADA. Méthodes : Cette présentation s'appuie notamment sur les données recueillies lors d'un terrain ethnographique réalisé à Montréal entre 2016 et 2018 auprès de 4 comités logement (observations, 31 entretiens avec des locataires âgés précaires et des intervenants), 12 autres entretiens réalisés avec des locataires âgés précaires en 2022, une analyse approfondie de statistiques socio-démographiques ainsi que l’examen d’une grande quantité de littérature grise. Résultats : Si certains locataires interrogés n'ont pas été directement menacés d'expulsion, la plupart d'entre eux ont été victimes de harcèlement de la part de leurs propriétaires et craignaient de se faire évincer à court et moyen terme. La plupart des locataires se sont organisés et ont réagi en utilisant tous les moyens légaux à leur disposition et avec l'aide des comités logement. Cependant, ces actions ne sont souvent pas suffisantes pour empêcher les expulsions forcées. Les personnes interrogées ne souhaitaient pas nécessairement rester dans leur appartement dans un avenir proche, car souvent inadéquat. Ils souhaitaient plutôt accéder à un logement social dans leur propre quartier, qui représente le « lieu » où ils souhaitent poursuivre leur processus de vieillissement. Par contre, les dynamiques de gentrification et de spéculation qui prennent place dans ce quartier complique leur cheminement résidentiel. Conclusion : Les politiques de vieillissement sur place doivent s'attaquer à la situation des locataires vieillissants à faible revenu et socialement exclus dans les quartiers en gentrification au Québec, sinon elles perdront certainement leur crédibilité aux yeux du public. |