Session Overview |
Tuesday, June 04 |
14:00 |
Approcher la complexité des vieillissements et des territoires par l'intégration d'approches, de données et de méthodes mixtes. Peut-on limiter la portée scientifique lorsqu'il est question de recherche appliquée ?
* Sébastien Lord, Université de Montréal - Faculté de laménagement École durbanisme et darchitecture de paysage, Canada * Paula Negron-Poblete, Université de Montréal - Faculté de laménagement École durbanisme et darchitecture de paysage, Canada Nombreuses sont les recherches et interventions dans les milieux de vie des personnes âgées qui explorent les liens entre la forme urbaine, la mobilité, le vieillissement, la santé et la participation sociale. Ces dernières années ont mis en lumière la complexité des expériences résidentielles positives et du bien-être des individus, soulignant leur relativité dans le temps et les contextes territoriaux changeants. Comprendre ces mécanismes est ardu, car ils relèvent de logiques individuelles et collectives difficiles à mesurer empiriquement avec les méthodes traditionnelles de recherche. Cette complexité nécessite une variété de perspectives et de cadres théoriques critiques, combinant des approches quantitatives et qualitatives ainsi qu'une considération temporelle, malgré l'incertitude inhérente au niveau de la recherche traditionnelle. Des exemples abondent où des questions de recherche demeurent indéterminées ou échappent à la maîtrise scientifique, comme l'ont illustré la pandémie de Covid-19 et la gérontologie environnementale. Pour répondre à ces défis, une approche axée sur la résolution de problèmes, plutôt que sur la simple création de connaissances, est nécessaire. Les organisateurs de ce symposium proposent d'examiner divers projets de recherche menés au Québec qui ont adopté des méthodes mixtes pour explorer et approfondir cette complexité, en vue d'orienter les résultats vers l'action et le changement. Cela exige un positionnement épistémologique et méthodologique multiple, considérant le vieillissement comme un processus à la fois individuel et social à saisir dans un espace et un temps spécifique. Toutefois, cela pourrait entraîner une intégration moins forte des résultats aux théories et connaissances. Les défis liés à cette complexité, ainsi que le rôle de la théorie dans l'intervention sur les espaces résidentiels, seront discutés en mettant en avant des contributions québécoises. |
14:00 |
Vers un modèle transdisciplinaire pour l'évaluation post-occupation d'environnements institutionnels destinés aux personnes âgées : conjuguer les perspectives du design d'intérieur et de l'ergonomie de l'activité en faveur d'un bien-être de tous les usagers
Virginie Lasalle, Université de Montréal - Faculté de laménagement École durbanisme et darchitecture de paysage, Canada * Isabelle Feillou, Université Laval, Canada Cette communication sur les milieux de vie des aîné-e-s propose un dialogue entre 2 perspectives disciplinaires des études personne-environnement : le design d’intérieur et l’ergonomie de l’activité. Cette approche bi-disciplinaire s’intéresse à la justesse de l’environnement bâti de milieux institutionnels destinés aux personnes vulnérables et âgées (LaSalle, 2018) – visant bien-être, santé, qualité de vie et respect des capacités – en accordant en plus du design de ces lieux une considération fine des travailleurs engagés dans une relation de soin et de soutien. Le respect de la santé de ces usagers, de leurs capacités et de leur sécurité est crucial pour assurer leur bien-être, mais aussi pour soutenir leur satisfaction dans la longue durée face à leur milieu de travail, assurant de fait leur stabilité (Aubry & Feillou, 2020). Rares sont les recherches et interventions s’intéressant concomitamment aux concepts de milieu de vie et milieu de soin. L’exposé prend appui sur une recherche conjointe effectuée de 2020-2022 dans un centre de soins de longue durée (ÉPAHD) en France. Elle visait à documenter le processus de conception – notamment la participation des usagers et des travailleurs – ainsi que l’appropriation des nouveaux environnements bâtis par les aîné-e-s, leurs familles et les travailleurs. L’objectif est d’exposer : a) les convergences consistant en des éléments facilitant la rencontre disciplinaire – par exemple le cadre théorique sur le design du « care » se souciant à la fois des usagers résidents et des travailleurs institutionnels (Molinier, 2005) – ; b) les tensions qui ont émergé lors des différentes étapes de la recherche – par exemple l’élaboration du cadre conceptuel, de la méthodologie, de la collecte et du traitement des données. Nous visons à contribuer à la construction et au perfectionnement d’une démarche méthodologique symbiotique applicable à de futures évaluations post-occupation, se nourrissant des perspectives transdisciplinaires. |
14:20 |
La contribution active des personnes aînées québécoises et la culture de collaboration instaurée via les financements voués à la mise en place de Municipalités amies des aînés (MADA)
* Amélie-Myriam Plante, Université de Montréal - Faculté de laménagement École durbanisme et darchitecture de paysage, Canada Le vieillissement de la population mondiale, ainsi que le mouvement « Villes amies des aînés », instauré par l’Organisation mondiale de la santé en 2006 et approprié dans plusieurs pays, dont le Canada et le gouvernement provincial au Québec, montre une volonté des communautés, à l’échelle locale, de se préoccuper de leur population vieillissante. Bien que cette formule mérite d’être remise en question sous plusieurs aspects, elle permet de mettre en place une culture de collaboration de parties prenantes ainsi que de participation publique au sein des communautés qui veulent saisir cette opportunité. Trois projets touchant l’aménagement du territoire et la santé publique menés dans ce cadre, subventionnés le financement « Québec amie des aînés » (QADA) serviront à illustrer comment les personnes aînées peuvent être mises à contribution, et qu’elles sont promptes à le faire, pour produire des données nécessaires à apporter des solutions concrètes à la continuité sans heurts de leur vieillissement dans le milieu de vie qu’ils ont choisis, mais aussi pour s’outiller pour participer eux-mêmes à moduler l’environnement et les alternatives qui leurs sont offertes. La réalisation de consultations publiques dans le cadre du portrait diagnostic de la Ville de Shawinigan dans son processus de renouvellement de sa politique Municipalité amie des ainés, le projet d’ateliers sur l’habitation destinée aux personnes aînées de l’organisme Espace MUNI qui a été déployé à l’échelle du Québec et enfin, le projet de recherche PACTE-Rosemont, qui a été conduit dans un arrondissement montréalais, issu d’une collaboration entre deux centres de recherches, des organismes de la société civile ainsi que la Ville de Montréal. Enfin, l’instance consultative nommée Comité consultatif des personnes aînées de la Ville de Laval sera brièvement présentée, afin d’illustrer comment un organe décisionnel peut, à même l’administration municipale, intégrer leurs préoccupations. |
14:40 |
Vieillir dans une résidence pour aînés à Montréal : le chez-soi face aux changements
* Rana Boubaker, Université de Montréal, Canada Paula Negron-Poblete, Université de Montréal Ernesto Morales, Université Laval Déménager vers une résidence pour aînés (RPA) constitue une stratégie pour faire face à diverses formes de vulnérabilités. Ainsi, si les caractéristiques des RPA doivent répondre à certains besoins des personnes âgées en matière de santé et de sécurité exigés par les règlements, d’autres besoins liés à l’aménagement et qui sont nécessaires pour se sentir chez soi peuvent être négligés. De plus, les quartiers où se localisent les résidences sont souvent en changement (gentrification, revitalisation, etc.), ce qui affecte les habitudes de vie de l’aîné et l’appropriation de son environnement. Notre étude vise à comprendre la contribution de l’espace résidentiel dans la reconstitution d’un nouveau chez-soi. Nous déterminons, à travers un questionnaire, les éléments architecturaux et urbains qui sont importants pour les personnes âgées selon leurs besoins et leurs attentes. Des observations de terrain ont aussi été menées pour évaluer la réponse de l’environnement à ces besoins. Avec des entrevues semi-dirigées (n=31), nous avons étudié les stratégies adoptées par les aînés pour recréer un chez-soi dans leur RPA. Les résultats ont dévoilé que la sécurité est recherchée tant à l’échelle architecturale qu’urbaine. Dans le quartier de la résidence, les besoins sont peu comblés à cause des obstacles qui nuisent à la mobilité de l’aîné. La résidence joue un rôle crucial dans la participation sociale de l’aîné par l’offre d’un espace commun partagé par les résidents. Son aménagement est adapté aux caractéristiques de l’espace immédiat afin de favoriser la mobilité de ses résidents. Pour contourner les difficultés qui naissent avec les changements personnels et de l’environnement (rénovation, revitalisation et gentrification urbaines, etc.), les aînés s’appuient sur l’aide des proches et des amis. Nous concluons que l’effet du temps sur l’expérience du vieillissement dans une RPA nécessite une adaptation de l’aîné pour maintenir son inclusion. La réduction des obstacles dans l’espace immédiat de la résidence contribue à cette adaptation. |
15:00 |
Des recherches-actions, pour et avec les personnes aînées et leurs organisations, afin de favoriser un vieillissement actif de la population québécoise et de contribuer à leur inclusion sociale
* Carmen Lemelin, Centre collégial dexpertise en gérontologie - Cégep Drummondville , Canada Le Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG | CCTT) est un centre de recherche interdisciplinaire, intégré au Cégep de Drummondville. Il s’agit du seul centre collégial sur le vieillissement au Canada. Ses axes d’intervention – inspirés de la politique gouvernementale québécoise sur le vieillissement – sont la participation, la santé, la sécurité et le développement de compétences en gérontologie. Le CCEG contribue à améliorer le bien-être et la qualité de vie des populations et des personnes, ainsi qu’à rendre la société plus inclusive. Pour ce faire, il développe – en partenariat avec des acteur-trice-s des milieux de la recherche et de la pratique – des initiatives de recherche visant à apporter des solutions concrètes à des problèmes, notamment sociaux et technologiques, ou à répondre à des besoins liés au vieillissement de la population. Un transfert et une mobilisation des connaissances codéveloppées sont assurés vers divers milieux (pratique, recherche, enseignement et décisionnel), tant au Québec qu’à l’international, de manière à rejoindre le plus grand nombre possible de personnes et d’organisations pouvant en bénéficier. Dans le cadre de cette communication, seront mises de l’avant : 1) les expertises que le CCEG a su développer avec les années en matière de recherche-action; 2) les méthodologies et pratiques préconisées afin de soutenir la pleine participation des parties prenantes, notamment des personnes aînées, au sein des projets de recherche; 3) les retombées transversales de la participation des différentes parties prenantes sur les outils de transfert de connaissance codéveloppés (ex. : jeux sérieux, capsules vidéo de sensibilisation, plateforme Web, trousses d’accompagnement); 4) les défis et perspectives d’avenir inhérents à ce type de méthodologies et pratiques. Il importe pour le CCEG de développer ces outils, pour et avec les parties concernées, notamment les personnes aînées et leurs organisations, de sorte qu’ils répondent à leurs besoins, qu’ils soient adaptés à leurs réalités, qu’ils leur soient utiles et, au final, qu’ils soient utilisés. |