Session Overview |
Wednesday, June 05 |
10:30 |
Et si nous arrêtions de parler des personnes âgées et parlions plutôt des vieux ?
* Salomé Vallette, INRS, Canada Qu’il s’agisse de discours ou de politiques publiques, la société porte un ensemble de représentation sur la définition d’une personne âgées et sur la manière dont il faut vieillir. Ces représentations véhiculent un nombre de valeurs en lien avec des comportements attendus, notamment au regard du rôle des aîné·e·s dans la société (Martinson et Minkler 2006). En 1998, Hummel parlait déjà d’une représentation sociale du vieillissement, l’une des plus normées par la société, puisqu’elle correspond aux espoirs et aux attentes d’une étape de notre vie. Pourtant, la subjectivité et l’interprétation que se font les personnes âgées de leur propre vieillissement sont encore trop peu exploitées. La voix n’est pas assez donnée aux principaux acteurs. De ce fait, à partir de nos résultats de thèse, une recherche qualitative, basée sur 4 groupes de discussion (29 personnes) et 39 entretiens individuels, nous partagerons comment les « vieux et les vielles » perçoivent leur vieillissement et la représentation du vieillissement dans la société. En effet, plusieurs nous ont partagé que les termes comme « personnes du troisième âge », « personnes âgées » n’étaient pas ce qui les représentaient. Les participant·e·s préfèrent se qualifier de « vieux ». Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’en cherchant à critiquer les représentations sociales du vieillissement, les participant·e·s ont démontré qu’ils et elles y sont inconsciemment attaché·e·s. |
10:50 |
"Should I stay in place or should I go". Facteurs sociaux et motifs d'insatisfaction des retraités français à l'égard de leur logement.
Sabrina Aouici, Caisse nationale d'assurance vieillesse, France * Raphaël Dhuot, Caisse nationale d'assurance vieillesse, France Le logement joue un rôle déterminant pour les personnes vieillissantes, en termes d'activités, de sociabilités ou d’accessibilité aux services. Si la stabilité résidentielle correspond à la situation majoritaire, le domicile ordinaire (DO) peut ne pas être adapté pour y vieillir jusqu’à la fin de la vie. L’offre d’habitat à destination des personnes âgées s’est diversifiée depuis quelques décennies avec notamment l’émergence des « habitats intermédiaires » (HI), qui proposent aux retraités autonomes des services pour faciliter le quotidien, soutenir l’autonomie et la sociabilité. L’entrée en HI résulte généralement d’une recherche de sécurisation ou de difficultés face aux tâches domestiques. Pour autant, l’entrée en HI peut être insatisfaisante et conduire à une nouvelle mobilité résidentielle. Cette communication s’appuie sur les données de l'enquête "Habitat Seniors" de la Cnav (enquête exploratoire à la recherche HILAUSENIORS financée par l’ANR dans le cadre du PPR Autonomie) appariées aux données de la BPE de l’INSEE pour qualifier l’environnement des répondants (proximité des services et commerces). Nous estimerons la propension de retraités français de 75 ans ou plus souhaitant quitter leur logement ou ne s’y sentant pas bien en fonction de leurs caractéristiques sociales, de leur état de santé, des caractéristiques perçues du logement, du type d’habitat (HI ou DO) et de l’offre de services sur le territoire de résidence. L’analyse permettra de comprendre les logiques de mobilité ou d’ancrage résidentiel après 75 ans en appréciant la manière dont la satisfaction vis-à-vis du logement et de son environnement sont associées à la décision de rester chez soi ou de changer de logement. Nous supposons que la perte d’autonomie (ou sa perspective) peut encourager certains individus vivant en DO à adapter leur logement, d’autres confrontés à un besoin de re-sécurisation ontologique à se rapprocher des services ou à s’installer en HI, quand d’autres ayant eu une faible mobilité résidentielle par le passé, attachés à leur liberté individuelle et à leur domicile familial, choisissent de rester dans leur environnement en comptant sur les aides humaines pour compenser un lieu de vie devenu défavorable avec le vieillissement. |
11:10 |
Mamies Gâteaux : un tiers-lieu autonomie sous la forme d'une pâtisserie et d'un salon de thé
* Marion Scheider-Yilmaz, Association Les Amis de Mamies Gâteaux, France Vincent Gabbardo, Association Les Amis de Mamies Gâteaux Mamies Gâteaux est une initiative qui agit en faveur de l’inclusion et de la participation sociale des personnes âgées en développant des activités de pâtisserie. Portée par l’association Les amis de Mamies Gâteaux, née en 2019, ce projet a permis d’aménager et d’ouvrir un tiers-lieu autonomie sous la forme d’un laboratoire de pâtisserie et d’un salon de thé situé à Strasbourg (France). L’initiative propose de nombreux ateliers de pâtisserie ouverts aux personnes âgées. Plusieurs formats sont offerts : ateliers entre aînés, ateliers santé en collaboration avec une diététicienne, ateliers interculturels entre aînés et demandeurs d’asile, ateliers intergénérationnels entre enfants et aînés. Ces derniers sont animés par des Mamies bénévoles elles-mêmes, qui choisissent les recettes et encadrent les ateliers. Depuis octobre 2022, date d’ouverture officielle du tiers-lieu autonomie, Mamies Gâteaux a proposé plus de 80 ateliers, comptabilisant plus de 600 participants âgés de 6 à 95 ans. L’ensemble de ces activités permet d’offrir un espace favorisant la participation sociale et l’implication des aînés qui le souhaitent dans l’animation et la vie du tiers-lieu autonomie. Aux côtés de ces activités sociales, Mamies Gâteaux développe une activité de production de pâtisseries encadrée par un pâtissier professionnel, en lien avec les Mamies et les Papis volontaires. Les adhérents Mamies Gâteaux participent à la réalisation des gâteaux et pâtisseries destinés à des événements extérieurs. Ces événements permettent de valoriser les savoir-faire et l’implication des personnes âgées auprès de publics divers. En outre, le salon de thé adossé à la pâtisserie se présente comme un lieu de vie dans lequel les pâtisseries peuvent être consommées, mais surtout dans lequel se déroulent les activités proposées aux Mamies et Papis Gâteaux. Finalement, le tiers-lieu autonomie se destine à accueillir une grande diversité de publics et d’acteurs locaux développant des activités en faveur du bien vieillir, en proposant des temps d’échange et de loisirs, des conférences, des ateliers, des permanences d’information, etc. Mamies Gâteaux se pose ainsi au cœur du maillage d’acteurs locaux œuvrant en direction des personnes âgées et de leur famille pour apporter une forme de visibilité, mais aussi de convivialité, autour des initiatives existantes. |
11:30 |
Les aménagements familiaux au cours de la retraite : entre continuité et bifurcation
Jordan Pinel, INED, France Rémi Gallou, URV - CNAV, France Catherine Bonvalet, INED, France * Emma Leroy, Université de Lille, France Sabrina Aouici, URV - CNAV, France Cette communication vise à comprendre comment des modèles familiaux identifiés à un moment donné ont évolué au gré des évènements qui jalonnent le parcours de vie des individus mais aussi des parcours de leurs proches : comment les ruptures biographiques (séparations, décès, disputes et brouilles familiales) conduisent parfois à une transformation du mode de faire ou non famille pouvant conduire à l’isolement ? Nous analyserons comment la retraite permet une reconfiguration des relations familiales. Libérés des contraintes professionnelles, les retraités peuvent choisir la façon d’aménager leur territoire en conservant la proximité ou la distance avec leurs parents et leurs enfants, en se rapprochant d’eux pour faire face au vieillissement, ou au contraire en s’en éloignant pour développer de nouveaux projets de vie tout en maintenant des liens à distance avec les (petits-)enfants. Quelles sont les caractéristiques des personnes âgées qui ont gardé le même mode de fonctionnement, et celles des individus qui en ont changé ? Après avoir décrit les agencements familiaux mis en place après la cessation d’activité, nous examinerons s’ils se sont modifiés ou non au cours de la retraite. Afin de répondre à ces questions, nous mobiliserons les 120 entretiens biographiques réalisés dans le cadre du projet ANR Elvis (2021-2025). Leur analyse permettra d’étudier l’évolution et le fonctionnement de l’entourage des personnes âgées appartenant à trois cohortes (1935-1939, 1945-1949 et 1955-1959) et résidant en France au sein de territoires contrastés. |