Session Overview |
Wednesday, June 05 |
13:30 |
Regards critiques sur l'agentivité des personnes aînées : apports théoriques, scientifiques et pratiques
* Emilie Raymond, Université Laval, Canada Cette présentation portera sur les résultats préliminaires du projet de recherche Vieillir en diversité et en équité issus de groupes de discussion et d’entretiens individuels. Cette recherche s’intéresse particulièrement à quatre secteurs de la diversité, soit : Premières Nations et Inuit, diversité sexuelle et pluralité des genres, immigration et handicap. Une approche de collaboration et de co-construction est utilisée dans le projet pour développer des connaissances sur le vieillissement et sur la participation sociale des personnes aînées de ces quatre secteurs. Une première collecte de données a été réalisée afin de rassembler de l’information sur la façon dont le vieillissement est perçu dans les quatre secteurs ainsi que pour préparer la deuxième collecte de données, c’est-à-dire des entretiens individuels auprès de 100 personnes aînées autochtones (25), immigrantes (25), LGBTQ+ (25) et ayant des incapacités (25), tout en tenant compte de l’intersectorialité potentielle. Lors de la première collecte, neuf groupes de discussion (GDD) et deux entretiens individuels (EI) ont été menés auprès de 48 personnes d’organisations et d’associations oeuvrant dans les quatre secteurs : Premières Nations et Inuit (GDD = 2), diversité sexuelle et pluralité des genres (GDD = 1 et EI = 2), immigration (GDD = 2) et handicap (GDD = 2). Les groupes de discussion comprenaient en moyenne huit participants et étaient animés par différents membres du Comité intersectoriel du projet, tout comme les entretiens individuels. Pour faciliter l’animation des groupes de discussion et des entretiens individuels, qui étaient intra-sectoriels, un guide de questions a été utilisé. Les thèmes dans ce guide concernaient les représentations et les expériences de vieillissement dans chaque secteur, et ce, du point de vue des intervenants, des militants et des autres acteurs oeuvrant auprès des personnes de ces secteurs. Les résultats démontrent que le vieillissement demeure un thème émergent dans les quatre secteurs et que ces derniers font face à des enjeux similaires en ce qui a trait à l’inclusion sociale des personnes aînées issues de la diversité socioculturelle, fonctionnelle, sexuelle et de genre. En ce sens, quatre thèmes généraux ressortent de l’analyse de données : 1) l’idée du « bien vieillir » est un panorama complexe; 2) les expériences de discrimination ont des effets sur le long terme; 3) l’expérience de pertes et de perturbations liées à des circonstances spécifiques; et 4) l’inclusion comme étant un territoire sociospatial. Les données indiquent aussi qu’il y a des préoccupations spécifiques à certains secteurs qui doivent être considérées afin, d’une part, de comprendre les facteurs qui influencent le vieillissement et la participation sociale et, d’autre part, de recruter des personnes aînées pouvant apporter un éclairage sur les différents aspects du vieillissement. La deuxième collecte de données auprès de personnes aînées directement concernées permettra de mettre en parallèle les perceptions des intervenants, des militants et des autres acteurs interviewés lors de la première collecte avec les perceptions et le vécu des personnes aînées, d’approfondir les thèmes émergents de l’analyse préliminaire et de mettre en lumière de nouveaux thèmes plus spécifiques. |
13:30 |
Consentement et participation des personnes inaptes à la recherche : Quels défis méthodologiques et quelles responsabilités pour les chercheur.es?
* Gaël Royer-Tremblay, Université de Montréal , Canada * Maryse Soulières, Université de Montréal , Canada La participation à la recherche peut favoriser l’agentivité des personnes aînées en permettant une contribution au développement des connaissances et, éventuellement, en profitant des retombées positives des études. Or, de nombreux auteurs s’entendent pour dire que les personnes aînées ayant des difficultés de prise de décision ou des déficits cognitifs sont souvent exclues et sous représentées dans les recherches. Cela est lié, d’une part, à la difficulté d’obtenir un consentement qui répond aux exigences des comités d’éthique de la recherche. D’autre part, les adaptations méthodologiques nécessaires pour permettre la participation de personnes aînées inaptes peuvent apparaître très exigeantes, sans toutefois que ces efforts permettent d’écarter de façon définitive les doutes qui subsistent sur la validité scientifique des données ainsi recueillies. L’objectif de la proposition est d’ouvrir une discussion sur les enjeux de la participation à la recherche des personnes aînées pouvant présenter des difficultés cognitives, mais aussi sur l’importance de favoriser leur agentivité en recherche. La communication proposera d’abord une conceptualisation du consentement en recherche pour les personnes inaptes, construite autour des perspectives rationnelle et relationnelle. Dans un deuxième temps, la communication présentera une analyse préliminaire des données de recherche recueillies par entretiens individuels, dans le cadre d’un projet-pilote de consultation de personnes représentées par le Curateur public du Québec. Comment penser les modalités d’obtention de l’assentiment/consentement chez les personnes aînées qui sont inaptes ou qui présentent des difficultés cognitives? Quels sont les obstacles ou au contraire les façons de favoriser leur participation à la recherche? Au final, en complémentarité des réflexions scientifiques sur les pratiques inclusives à favoriser dans les milieux de pratique, cette communication invite à un renversement du regard critique. Quelles sont nos propres responsabilités, en tant que chercheurs.es, quant à la conception de projets de recherche qui puissent permettre une réelle participation des personnes aînées inaptes au développement des connaissances, et ce, malgré les défis méthodologiques que cela peut poser? |
13:50 |
Vieillissement, inclusion et agentivité des personnes vieillissantes en situation de neurodiversité
* Samuel Ragot, McGill, Canada * Camille Demers, McGill, Canada Cette présentation explore les défis liés à l'autodétermination et à l'agentivité des personnes vieillissantes en situation de neurodiversité (PVSND) par le biais d’un dialogue critique entre la pratique, les questions de politiques publiques et la recherche. La première partie sera consacrée à la transmission et à la présentation de savoirs expérientiels en lien avec la participation sociale des PVSND. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux politiques publiques concernant les PVSND. Dans un troisième temps, nous explorerons comment la recherche participative peut aider à développer l'agentivité, le sentiment d'appartenance et le pouvoir d'agir des PVSND. Finalement, nous présenterons des pistes de solutions afin de favoriser l’autodétermination de cette population. |
14:10 |
L'agentivité sexuelle: quelles significations en contexte de vieillissement?
* Isabelle Wallach, Université du Québec à Montréal, Canada Bien que l’agentivité des personnes aînées recueille un intérêt croissant en gérontologie sociale et critique, elle demeure encore peu explorée dans le domaine de la vie intime et sexuelle. L’agentivité sexuelle fait référence à la capacité de choisir de s’engager ou non dans des actes sexuels mais aussi à la perception de soi comme être sexuel et à la reconnaissance par autrui de son identité d’être sexuel. Loin de reposer seulement sur un pouvoir d’agir individuel, l’agentivité sexuelle se trouve modelée par les structures sociales. Largement mobilisée à propos des populations jeunes, la notion d’agentivité sexuelle est encore rarement utilisée au sujet des personnes aînées. La sexualité des personnes aînées se voit, en effet, souvent réduite à une vision binaire selon laquelle ces dernières se trouvent soit désexualisées, soit enjointes à rester éternellement performantes et désirables. Cette communication se propose d’explorer les contours de la notion d’agentivité sexuelle en contexte de vieillissement afin de mettre en lumière la diversité des formes et des significations qu’elle peut revêtir. Elle s’intéressera aussi à l’influence des préjugés âgistes relatifs à la sexualité des personnes aînées sur leurs possibilités d’exercer leur agentivité sexuelle. Pour ce faire, elle se penchera sur des données relatives à deux sous-populations: les femmes aînées en situation d’autonomie et les personnes aînées en fin de vie recevant des soins palliatifs. En ce qui a trait aux femmes aînées, nous nous intéresserons aux significations que peut revêtir l’agentivité, les femmes ayant à naviguer entre une injonction à correspondre à des normes de beauté âgistes et une non-reconnaissance de leur droit au désir. Concernant les personnes aînées en fin de vie, nous nous pencherons sur la dimension de l’agentivité ayant trait à la reconnaissance par autrui de l’identité d’être sexuel qui se trouve souvent occultée par les professionnel·le·s leur prodiguant des soins. |
14:30 |
Vieillir invisibles: Expériences des femmes aînées en situation de précarité résidentielle
* Frédérique Rivest, Université Laval, Canada Selon les données récoltées par le gouvernement en 2022, plus du tiers des personnes en situation d’itinérance visible au Québec ont plus de 50 ans. Dans le domaine de l’itinérance, ce marqueur d’âge est considéré comme plus représentatif de la population vieillissante puisque l’espérance de vie est réduite pour les personnes qui vivent ou ont vécu dans la rue, et parce que la plupart d’entre elles ont des problèmes de santé ou des incapacités qui sont normalement associés à un âge plus avancé. Peu de données concernent les réalités des femmes aînées en situation d’itinérance bien qu’elles constituent l’un des groupes dont l’augmentation a été la plus significative dans les dernières années.Quels sont les points tournants et les facteurs qui contribuent à la perte de logement, et aux difficultés de relogement des femmes aînées lorsqu’elles se retrouvent en situation d’itinérance? Comment la configuration des services offerts par l’État facilite-t-elle ou nuit-elle aux efforts de relogement de ses femmes? Voilà deux questions qu’explore le projet de mémoire Vieillir invisibles : expériences des femmes aînées en situation d’itinérance dans la ville de Québec. Un cadre théorique s’inspirant du parcours de vie a été utilisé pour recueillir les trajectoires résidentielles de dix femmes aînées résidant au YWCA-Québec, ainsi que la perspective sur le sujet d’intervenantes qui travaillent dans le milieu de l’itinérance. Les résultats de cette étude mettent en lumière la créativité, la persévérance et la résilience dont les femmes doivent faire preuve pour obtenir des services qui n’ont pas toujours été pensés pour répondre à leurs besoins et à leurs situations, tant sur le plan résidentiel que sur le plan du vieillissement. L’angle de l’agentivité, omniprésent dans le cadre de ce projet de recherche, permet de postuler que les femmes aînées en situation d’itinérance se mobilisent constamment pour résister et survivre dans un contexte d’itinérance. Dans cette perspective, documenter les stratégies mobilisées par les femmes pour éviter de se retrouver physiquement à la rue ainsi que les obstacles et les facilitateurs structurels qu’elles rencontrent semble essentiel pour bien saisir la complexité entourant l’itinérance des femmes aînées. |