Introduction : Les personnes vivant avec le VIH sont considérées comme « ainées » dès l’âge de 50 ans en raison du vieillissement physique prématuré dû aux traitements antirétroviraux. Malgré que ces personnes puissent vivre plus longtemps, plusieurs défis émergent lorsqu’on parle de vieillissement réussi avec le VIH. La complexité des soins, les comorbidités et les problèmes d’isolement sont des enjeux chez cette population. L’infirmière est appelée à gérer plusieurs problématiques allant du plan physiologique jusqu’au plan psychosocial. Le but de ce projet est de développer un programme d’interventions infirmières afin de favoriser un vieillissement réussi chez les personnes âgées vivant avec le VIH (Pa VIH). Méthode : Le modèle de Callista Roy et la théorie de Flood seront utilisés comme toile de fond théorique pour mener ce projet. Cette étude exploratoire est basée sur les trois premières étapes du processus méthodologique de Sidani et Braden (2021). La première phase est exhaustive et cible une large consultation de la littérature théorique et scientifique ainsi que des personnes concernées par le phénomène. Des théories sur le vieillissement réussi en sciences infirmières et d’autres disciplines comme la sociologie, la psychologie et la gérontologie seront consultées. De plus, des entrevues semis-dirigées permettront une compréhension approfondie du problème du point de vue des personnes vivant avec le VIH et des différentes. L’échantillon sera composé d’infirmières (n=6), d’infirmières praticiennes spécialisées (n=6), d’autres professionnels du système de santé (n=3) et des Pa VIH (n=10) qui consultent dans un centre hospitalier de Québec. La deuxième phase consiste à clarifier les caractéristiques des interventions (composantes, fréquence, etc). La revue de la littérature théorique et scientifique ainsi que les entrevues avec les différents participants permettront d’expliciter les interventions. La troisième phase vise, quant à elle, à théoriser le programme d’interventions infirmières à partir des données collectées aux deux premières phases. Résultats et retombées potentielles : Parmi les retombées potentielles du projet sur le plan pratique, on trouve d’abord une meilleure compréhension du concept de vieillissement réussi, adapté aux réalités des Pa VIH. Cette compréhension approfondie et l’élaboration d’un programme d’interventions infirmières facilitera les soins et orientera la pratique infirmière pour faciliter le vieillissement réussi des Pa VIH. L’implication des Pa VIH d’une part et des infirmières et des autres professionnels de la santé d’autre part, vont certainement potentialiser l’applicabilité du programme d’interventions. Ultimement, ce projet permettra d’éviter les complications des comorbidités et assurer une meilleure inclusion et santé mentale de cette population.

L’allongement de l’espérance de vie a vu une série de problématiques psycho-médicosociales se surajouter au vieillissement physiologique et influencer le degré de vulnérabilité des personnes âgées. Le regard âgiste de nos sociétés impacte aussi directement nos attitudes envers celles-ci. Ces aspects cumulés, en mettant à mal l’autodétermination de la personne âgée, exacerbent les probabilités de maltraitance. Quand et comment intervenir alors dans le cadre : (1) de situations où la vulnérabilité ne s’installe qu’au cours du vieillissement ; (2) de vulnérabilités inchangées avec l’avancée en âge ; (3) d’une vulnérabilité préexistante mais amplifiée par l’avancée en âge ? Ces questionnements peuvent ainsi s’appliquer aux situations de handicap, de violences intra-familiales ou encore de santé mentale antérieures au processus de vieillissement. Les liens entre maltraitance, vulnérabilité et âgisme sont en effet complexes et soulèvent une série de questions : l’âgisme est-il un facteur de risque de maltraitance, une forme de maltraitance à part entière, ou encore les 2 à la fois ? Quant à la vulnérabilité, est-elle cause ou conséquence de la maltraitance et comment vient-elle moduler l’impact des attitudes âgistes ? Cette communication vise donc, sur base de la littérature scientifique, à : (1) définir et préciser les concepts de maltraitance, d’âgisme et de vulnérabilité ; (2) discuter des interactions entre ces concepts en les appliquant à des vignettes cliniques issues directement du terrain belge ; (3) dégager, au travers de ces analyses cliniques, des pistes en termes de diagnostic de la maltraitance et d’adaptation de l’accompagnement pour répondre davantage aux besoins des intervenants sur le terrain.

Les réadmissions à l’hôpital potentiellement évitables chez les personnes vivant avec un trouble neurocognitif majeur (TNCM) étant fréquentes et les événements indésirables difficiles à anticiper par les professionnels de la santé, il importe d’intégrer leur perspective et celle de leur entourage dans la gestion des risques après une hospitalisation. Cette étude de cas multiples visait ainsi à mieux comprendre l'expérience des personnes vivant avec un TNCM, de leurs proches aidants et des professionnels de la santé en matière de prévention des événements indésirables lors de la transition entre l'hôpital et le domicile. Sept cas composés d’une personne vivant avec un TNCM, un proche aidant et leurs ergothérapeutes (à l’hôpital et de l’équipe de maintien à domicile) ont donné lieu à cinquante-quatre entretiens réalisés avant la sortie de l'hôpital, de même que six semaines et 4 mois après. Les analyses qualitatives ont fait ressortir un processus de gestion des risques impliquant : 1) de déterminer la gravité et l’acceptabilité des risques, 2) de réfléchir aux avenues pour les gérer et 3) d’agir sur la situation de risque. Au cours de ce processus, les acteurs doivent relever plusieurs défis, dont composer avec l'incertitude et l’imprévisibilité, et faire face à de nouveaux enjeux relationnels liés entre autres au dilemme entre protection et autodétermination en contexte de capacités décisionnelles déclinantes. Malgré les tensions occasionnées, une réorganisation progressive des rôles prenant appui sur le dialogue peut mener à un partenariat harmonieux. Nos résultats soulignent l'importance de considérer le point de vue de la personne avec TNCM, en prenant en compte son histoire de vie, ses valeurs et ses besoins, et à soutenir la réorganisation des rôles des diverses personnes impliquées. Enfin, en concordance avec les théories de la prise de risque positive, ils appuient l’intégration dans les soins d’une approche de prise de décision partagée en matière de prévention des événements indésirables.

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