Session Overview |
Thursday, June 06 |
10:30 |
Postures habitantes, le vieillissement au pluriel
* Guy Tapie, Ecole nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux, France Notre communication s’appuie sur les résultats d’une recherche menée entre 2016 et 2022 en France. Notre entrée problématique était de caractériser un habité spécifique de la personne vieillissante en supposant que l’âge introduit des caractéristiques distinctives sur l’appropriation des espaces de vie. Nous l’avons fait en croisant sociologie et architecture. Nous avons réalisé des entretiens semi-directifs (150), une analyse de parcours résidentiels ; l’observation du quotidien des habitants. Notre échantillon comprenait cinq structures : des hébergements collectifs médicalisés ; de l’habitat services, privé ou public ; de l’habitat intergénérationnel ; de l’habitat participatif ; le domicile « historique ». Vieillir au pluriel est une évidence au regard du rapport des personnes âgées à leur habitat, des différences entre personnes autonomes et dépendantes, entre générations, en fonction de profils sociaux et du sentiment d’être. La différenciation de postures vis-à-vis du vieillissement montre, malgré une connaissance objective et expériencielle, une faible anticipation de l’adaptation du cadre de vie. Elle souligne aussi l’hétérogénéité des comportements et des stratégies des individus. L’indifférence est une manière de réagir au pied du mur. Le détachement est fréquent. Il traduit une distanciation ontologique vis-à-vis de son avenir envisagé avec pragmatisme, étape par étape, sans ignorer les conséquences du vieillissement. La prévoyance n’est pas la norme, malgré les injonctions à contrôler son avenir, et vise à prévoir et à gérer un confort « augmenté ». L’innovation tranche aussi quand certains n’hésitent pas à révolutionner leur projet de vie et à contester une vie assignée de « vieux ». Le conservatisme est fréquent au regard du vécu capitalisé et du rapport existentiel avec le territoire de vie, ce qui rend le changement difficile. |
10:50 |
Coopérative: Partage et Solidarité
* Ashley Marie Arbis, LogisAction NDG, Canada * Fahimeh Delavar, LogisAction NDG, Canada * Sébastien Lord, Université de Montréal, Canada Collin Mayrand, Fédération de l'habitation coopérative du Québec Jennifer Auchinleck, CIUSSS Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal Julie Langlois, Arrondissement Côte-des-NeigesNotre-Dame-de-Grâce Grâce à un financement du Centre de transformation du logement communautaire, nous avons pu travailler sur un projet qui avait pour but de mieux comprendre la réalité des résidents des coopératives dans notre quartier de Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. Nous avons travaillé en collaboration avec un représentant de la Fédération des coopératives d'habitation du Montréal métropolitain, du CIUSSS Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal, de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce et d’un professeur en urbanisme de l’Université de Montréal. C’est à travers nos rencontres avec les résidents et un questionnaire auprès les résidents que nous avons mieux appris comment les coopératives affectent la qualité de vie des résidents des coopératives, incluant les personnes âgées. En effet, si nous regardons les groupes d’âges des résidents qui ont participés dans notre projet, nous voyons plus de personnes âgées qui ont participés aux rencontres et remplis le questionnaire. Nous avons notamment remarqué que plusieurs des membres des conseils d’administration des coopératives d’habitation sont des personnes âgées. L’emphase des personnes âgées dans les coopératives est importante car la santé et le futur de leur coopérative dépend de leur connaissances et expériences. Un autre point est l’importance des coopératives d’habitation comme type d’habitation où les personnes âgées peuvent vieillir en communauté avec d’autres ainés mais aussi avec les groupes âges et de ménages diverses. Sur ce, nous pensons que notre projet tombe sous l’Axe thématique 2 “Prendre place dans les changements des milieux de vie” car les résidents des coopératives prennent en charge la gestion et la gouvernance de leur habitation. Ce type de responsabilité dans les prises de décision de leur logement est très limité dans les logements privés et dans les projets d’habitations du type d’organismes à but non lucratif. |
11:10 |
EMiliA: un outil d'accompagnement en trajectoire domiciliaire par et pour les personnes aînées et leurs proches
* Catherine Girard, Université de Sherbrooke, Canada Nathalie Delli-Colli, Université de Sherbrooke, Canada Dany Baillargeon, Université de Sherbrooke, Canada Claudia Joyal, Université de Sherbrooke, Canada Véronique Provencher, Université de Sherbrooke, Canada Les trajectoires domiciliaires des personnes aînées sont complexes, façonnées par divers contextes, actions et mécanismes. Qu’elles restent chez elles ou se relogent, par contrainte ou par choix, elles désireront améliorer leur bien-être. Maintenir leur autonomie décisionnelle contribue à ce bien-être et à une meilleure adaptation. Une décision sur le milieu de vie prise de manière éclairée et réfléchie favorise la satisfaction et l’adaptation. En effet, les personnes aînées s’exposent à moins de facteurs de stress en prenant le temps de s’informer, de déterminer leurs besoins et attentes et d’en discuter avec leurs proches. Or l’information est éparse et souvent fragmentée en expertise (fiscalité, aménagement, budget, etc.), qui ne tiennent pas toujours compte d’aspects moins pragmatiques, comme les rêves ou les préférences. Surtout, aucun outil ne rassemble en un seul lieu les informations utiles à une démarche autonome de réflexion et de décision. Issu de la recherche de type laboratoire vivant, EMiliA est un outil d’accompagnement en ligne qui promeut le pouvoir d’agir des personnes aînées sur leur trajectoire domiciliaire. EMiliA propose 17thématiques identifiées et réfléchies par les personnes aînées. On trouve des thèmes comme les finances, l’adaptation au changement, les ressources à domicile et les options d’habitation. Ces thématiques offrent des sources externes fiables, des témoignages audios, des pistes de discussion avec les proches ainsi que des documents pratiques, tels que guides ou grilles d’analyse dont le contenu vulgarisé est basé sur la science et plusieurs initiatives québécoises. Le déploiement d’EMiliA est prévu en 2024 à travers le Québec. L’outil permettra aux personnes aînées d’accroître leurs connaissances, de s’interroger sur leurs besoins et leurs préférences en matière de milieu de vie, d’être accompagnées dans leurs échanges avec leurs proches et ainsi de faire des choix éclairés pour leur trajectoire domiciliaire actuelle ou future. |
11:30 |
Identifier les besoins des personnes aînées et de leurs aidant-e-s ainsi que les freins ou leviers à leur utilisation d'une vanité de salle de bain pour en concevoir une inclusive, évolutive et durable qui favorise un maintien à domicile de façon sécuritaire
* Hatem Laroussi, Centre Collégial d'Expertise en Gérontologie de Cégep de Drummondville, Canada Mireille Bernier, Centre Collégial d'Expertise en Gérontologie de Cégep de Drummondville Julie Castonguay, Centre Collégial d'Expertise en Gérontologie de Cégep de Drummondville Mathieu Andrieux, INEDI Frédéric Dowling, INEDI Houssein Awada, CÉGEP Victoriaville Pierre-Luc Vallière, CÉGEP Victoriaville Nicolas Pearson, CÉGEP Victoriaville Vincent Lamarre-Ledoux, INOVEM Claudin Habel, CÉGEP Victoriaville Kevin Bergeron, CÉGEP Drummondville Xavier Provost-Jasmin, Vanico-Maronyx Au Québec, la plupart des aînées de 65 ans ou plus vivent à domicile et souhaitent y demeurer le plus longtemps possible. Toutefois, s’occuper de son hygiène corporelle devient de plus en plus difficile. Elles peuvent être réticentes à faire adapter leur salle de bain, ne souhaitant pas afficher au grand jour leur perte d’autonomie. À un moment, leur condition les amène à être relocalisées vers un milieu de vie plus adapté à leurs besoins, une situation particulièrement difficile pour elles. Des conséquences néfastes pourront en découler (ex. : stress, chutes, solitude, dépression, déclin fonctionnel et cognitif, morbidité et mortalité). Adapter la vanité de salle de bain devient donc incontournable. Cette communication présente les résultats préliminaires d’une recherche-action visant à concevoir, fabriquer et valider une vanité inclusive, évolutive et durable, qui répondra aux besoins des personnes aînées et de leurs aidant-e-s. Elle abordera plus spécifiquement: 1) les besoins des personnes aînées et de leurs aidant-e-s en matière de vanité; 2) les freins et les leviers à leur utilisation de la vanité. Le Modèle de développement humain et du Processus de production du handicap (MDH-PPH2) guide la réalisation de cette recherche-action. Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été réalisées auprès d’aînés (N=15) en perte d’autonomie fonctionnelle, ainsi que du personnels (N=6) d’une RPA. Les aînés ont également répondu à des questions de la Mesure des habitudes de vie (MHAVIE). Une analyse qualitative (analyse de contenu thématique mixte) et quantitative (statistiques descriptives) des données a été réalisée. Parmi les besoins des aînés et de leurs aidant-e-s se trouve celui de pouvoir bénéficier suffisamment d’espace de rangement, d’un plus grand lavabo, de barres d’appui et de lumière. Les freins ou les leviers à l’utilisation d’une vanité chez les aînés et leurs aidant-e-s sont associés aux individus (ex.: morphologie), à la vanité (ex.: hauteur), à la salle de bain (ex.: espace restreint), à la RPA (ex.: année de construction) et à son fonctionnement (ex.: politiques). À partir de ces résultats, des concepts préliminaires seront élaborés, puis proposés aux aînés. Les plus prometteurs – en matière d’inclusivité, d’évolutivité et de préférence des aînées – seront sélectionnés. |